Mai
Mercredi.
A l’heure du goûter, Lou-Anne marche dans des pensées qui n’en sont pas vraiment, juste des mots qui ricochent : Alessandro, ses parents, est-elle présentable ? Faut-il vraiment ? Mais Alessandro veut… alors… Oui mais est-elle à la hauteur ? Et si après Alessandro regrette ? Que fera-t-elle ? Les parents d’Alessandro peuvent-ils l’aimer, elle ? Soudain, un rayon de soleil lui fait lever la tête. Un nuage gonflé, moelleux, accueille comme un couffin le rai de lumière radieux.
Le soir, Lou-Anne retrouve cet apaisement joyeux et trace, topaze sur anthracite :
Au cœur du nuage
Couffin de cotonnade,
Le rayon d’or s’épanouit.
Elle cache le petit papier avec les autres dans le coffre en bois sombre.
Extrait de La voleuse, éditions du Poutan, octobre 2015.